Chanson de droite et sectarisme de gauche !

Chanson de droite et sectarisme de gauche !

Paris Vox (Tribunes) – Pierre Pillerault revient sur la polémique du moment!

« Cette chanson est de droite, rien ne va », c’est en substance ce que pense la chanteuse Juliette Armanet du titre phare de Michel Sardou « Les lacs du Connemara ». Au-delà du côté anecdotique de cette déclaration, car après tout, on a le droit de ne pas aimer cette chanson, cette sortie montre une énième fois le côté foncièrement sectaire et méprisant de toute cette caste dominante du monde culturel.

En premier lieu, si je peux assez aisément avoir une idée du positionnement politique d’un Léo Ferré ou d’un Jean-Pax Méfret au travers de la majorité de leurs chansons, j’ai un peu plus de mal à déterminer celui que dégagerait une chanson populaire de ce type si l’on fait abstraction du positionnement de son interprète. Le côté populaire d’une chanson interprétée par un artiste qui se positionne à droite est bien plus en cause que le titre lui-même de la part de tout cet aréopage de chanteurs et chanteuses se voulant élitistes hyper promotionnés par le service public. Mais le plus important n’est pas là, ce qui me semble révélateur, c’est que dans cet univers germanopratin, on est incapable d’intégrer que le talent existe de l’autre côté de l’échiquier politique. Quand nous sommes susceptibles d’apprécier un morceau des Bérurier noir, un film de Celine Sciama ou un livre de Virginie Despentes, il leur paraîtra inimaginable qu’une œuvre d’In Memoriam, de Cheyenne Caron ou de Xavier Eman puisse être digne du moindre intérêt.

L’ostracisme médiatique subi par ces artistes n’aidant pas à leur diffusion auprès du grand public. Au-delà du monde artistique, on retrouve d’ailleurs ce comportement, combien d’amis qui ne vous parlent plus, de contrats professionnels cassés, sans parler de pures et simples agressions lorsque l’on apprend votre positionnement politique.

Le vivre-ensemble tant vanté n’est visiblement pas si inclusif que cela. Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’aime pas tellement Sardou (dont on aurait bien tort de faire un parangon des valeurs nationales, n’oublions pas qu’il a déclaré avoir voté Macron dès le premier tour l’année dernière… Pour quelqu’un qui dit ne pas aimer les valeurs wokistes dont s’imprègne la société, c’est quelque peu paradoxal…) et, sans être fan, j’aime bien ce que fait Juliette Armanet.

Au-delà du côté insignifiant de la polémique générée, je ne fais que constater une fois de plus où se situe le sectarisme et où se situe la tolérance…

Pierre Pillerault