Paris Vox – (Tribune) A l’approche du 7 mai et de la commémoration annuelle donnée en l’honneur de Sébastien Deyzieu, un militant appelle à la mobilisation.
Il est à la mode de se moquer des “vieux syndicalistes”, avec leurs slogans éculés et leurs sempiternels défilés. De ces “retraités manifestant contre la réforme des retraites”. Ces “idiots utiles”. Il y a autant de qualificatifs que de raisons objectives de railler ces gens, éternels soutiens du système qu’ils prétendent combattre, et que l’on a encore vu aller voter pour un banquier pour faire barrage à Marine Le Pen. Mais ils ont une qualité que beaucoup de catholiques et de militants de la droite française n’ont pas ; la pugnacité. Années après années, malgré des défaites succédant aux victoires d’antan, conscients désormais que ce dont ils avaient rêvé jeunes n’adviendra peut-être jamais, ils continuent à battre le pavé, investir des comités où travaillent ensemble -malgré les haines recuites- toutes les gauches, rédiger des tracts, rabâcher leurs mythes mensongers et criminogènes. Et nous ? À 80%, ceux qui militaient à 20 ans avaient déjà arrêté à 25. Passé la trentaine, il ne leur viendrait pas à l’esprit d’aller manifester autrement qu’une fois tous les 10 ans.
Et nous ? Nous n’accompagnons pas les jeunes militants, les laissant bien souvent reproduire les mêmes erreurs aboutissant aux mêmes échecs, générations après générations. Nous préférons nous retrancher dans notre confort plutôt que de travailler à transmettre vraiment ; bien souvent, nous sommes le pendant réac des “boomers macronistes”. À la différence que nous n’avons pas fait mai 68 ni laissé un monde empreint de nos idéaux !
Oh, bien-sûr, nous avons la Patrie au cœur, nous connaissons nos classiques, “la terre et les morts”… Justement, les morts, les honorons-nous convenablement ? Pas seulement ceux de nos familles, mais ceux qui, eux, ont lutté jusqu’au bout pour nos idées ? Qu’avons-nous fait le 6 février dernier ? À défaut de lutter au quotidien, (souvent faute de temps et d’argent, certes!), ne devons-nous pas au moins participer massivement aux cérémonies symboliques en hommage à ceux que la République a assassinés pour leurs idées ?
Le 7 mai 1994, Sébastien Deyzieu trouvait la mort en tombant du haut d’un immeuble alors qu’il était poursuivi par la police de Pasqua. Vraisemblablement acculé ou poussé dans le vide, aucune enquête sérieuse ne vint atténuer la douleur de ses parents. Alors que se multiplient les défilés massifs “Justice pour (nom extra européen de votre choix)”, est-il concevable que, sur la terre de France, nous ne rendions pas hommage à ceux qui sont morts pour elle, tués par un régime inique ?
Non. Trois fois non. Ne laissons pas impunie la mort de Sébastien, ne rendons pas vains les sacrifices inouïs consentis par tant de gens avant nous. Samedi prochain, à 15h à Port Royal, sacrifions quelques heures de confort et allons rendre hommage à Sébastien. Cette année, le défilé unitaire est le fruit de la coopération entre différents courants et “chapelles” ; raison de plus pour nous y retrouver nombreux après deux ans d’absence liés aux restrictions “sanitaires”.
Un camarade qui vous donne rendez-vous le samedi 7 mai à 15h00 au RER Port-Royal
