Belmondo, Le Magnifique, n’est plus, bon vent !

Belmondo, Le Magnifique, n’est plus, bon vent !

Paris Vox – (Tribunes) Le décès de Jean-Paul Belmondo dépasse largement le cadre de sa propre personne. Une certaine France disparait avec lui.

Jean-Paul Belmondo n’est plus. Il serait long et difficile de restituer de mémoire l’ensemble des films de Bébel qui ont façonné mon imaginaire. Je garderais sans doute en tête, Un singe en hiver ou Le Professionnel. Tant d’autres demeurent des classiques du cinéma français. Combien d’émotions avez-vous eu à travers ses films, rires, pleurs, craintes et d’autres encore ?

Sans vouloir faire de bilan, il ne reste plus beaucoup de géants au cinéma français. Delon, Bardot, Depardieu restent pour l’heure encore parmi nous. Mais le cinéma où ils se sont épanouis n’existe quasiment plus. La France décrite dans les classiques de Belmondo semble évaporée. Revisionner Peur sur la ville, c’est découvrir une capitale bien différente de celle que l’on connait actuellement. Il serait vain et idiot de penser que tout était mieux alors. Toutefois, comment ne pas être nostalgique d’une époque qui semble tellement plus heureuse et agréable que la nôtre même si on ne l’a même pas connue.

Le décès de Marielle ou encore celui de Jean Rochefort avait marqué le cinéma français, celui de Belmondo marque profondément également. On appréciera la réactivité des chaines de télévisions à bouleverser leurs programmes afin d’accorder une place de choix à l’As des As !

Belmondo part le même jour que Jean-Pierre Adams. Ce dernier, footballeur international français, était plongé dans le coma depuis 39 ans. Sa veuve a veillé des années sur lui, à leur domicile, la preuve qu’il y avait une autre voie, plus apaisée, pour Vincent Lambert. Adams et Belmondo partageaient l’amour du Paris Saint-Germain. Le deuxième avait un temps secouru le club, alors que le premier avait porté fièrement le maillot rouge et bleu.

On revisionnera avec plaisir encore longtemps les films de Jean-Paul Belmondo. Cela faisait presque dix ans que l’on ne l’avait pas vu au box-office français. Un grand s’en va et emmène avec lui une part importante de l’imaginaire français des années 70. Une France insouciante où le politiquement correct n’avait pas encore rongé les âmes…

Le cinéma français risque d’attendre longtemps son héritier, bon vent à lui!

Jean Ernice