L’étrange passé de Hassen Chalghoumi, « l’Imam des Lumières »

L’étrange passé de Hassen Chalghoumi, « l’Imam des Lumières »

Paris Vox – Icône des médias, interlocuteur des politiques, présenté comme le représentant d’un islam « ouvert et modéré », l’Imam hante les plateaux télé pour tenter de redorer le blason ensanglanté de l’Islam de France. Mais est-il vraiment et seulement l’homme de « dialogue et de mesure » qu’on veut bien nous présenter ? En se penchant avec attention sur son passé, on est en droit de se poser la question.

En effet, en février 2015 (numéro 390), Faits&Documents, la lettre confidentielle d’informations du regretté Emmanuel Ratier, consacrait à Hassen Chalghoumi un portrait détaillé qui révélait un certain nombre de zones d’ombre dans le parcours du médiatique Imam.

On apprenait notamment que Hassen Chalghoumi, né à Tunis, a été formé au Pakistan, dans une madrassa, une école coranique, ultra-fondamentaliste dépendant du mouvement Tabligh, une mouvance très prosélyte « sous haute surveillance des  Renseignements généraux et de la Direction de la surveillance du territoire notamment depuis l’affaire Khaled Kelkal en 1995 ».1

Arrivant en France en 1996, à Saint Denis, Chalghoumi commence à prêcher dans les foyers immigrés, notamment au foyer Sonacotra de la rue Hector Berlioz à Bobigny. Parallèlement, il devient l’un des chefs de la mouvance Tabligh en Ile-de-France. Il se fait ensuite embaucher par l’Association pour une meilleure citoyenneté des jeunes et officie, entre 1999 et 2003, comme « grand frère » à la Ratp.

En 2000, il est naturalisé français.

Il travaille ensuite chez Fedex comme manutentionnaire à la plate-forme de Roissy où il fait preuve de prosélytisme et recrute pour son association Al Hidaya qui organise le pèlerinage à la Mecque. Le 11 août 2003, son badge d’accès à la plate-forme de Roissy lui est retiré pour des « raisons de sûreté », ayant attiré l’attention de la DGPN  du fait de « propos particulièrement extrémistes ».2

En 2004, « Chalghoumi devait être expulsé par le ministère de l’intérieur français, indique Farid Hannache (son ancien bras droit), mais il sera sauvé par l’intervention personnelle de Lhaj Thami Breze, l’ancien président de l’UOIF, auprès de Claude Guéant alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy ».

Ces éléments lui valent néanmoins d’être inscrit sur la « no fly list » » des services antiterroristes américains. En 2015 il y figurait toujours.

En 2008, l’Arabie Saoudite lui retirera son visa d’exploitation pour l’organisation des pèlerinages à la macque car de nombreux pèlerins se seraient plaints à l’ambassade saoudienne de Paris de ses pratiques.3

C’est à partir de 2006 qui Chalghoumi, présenté comme « l’Imam de Bobigny » (ce qui est contesté par certaines organisations musulmanes), apparaît médiatiquement. Il se rapproche alors de la communauté juive, notamment via « L’amitié judéo-musulmane » et devient peu à peu un interlocuteur régulier des politiques de tous bords et la «caution » modérée de l’Islam.

Un nouveau positionnement (nouvelle stratégie ?) qui peut légitimement interroger au regard de son passé activiste et militant radical.

Notes :

1 Moussa Khedimellah in revue « Socio-anthropologie », 2001.

2 Jean-Barisard, citant des notes de la DGPN in AFP, 9  février 2010.

3 Malika Bennabi in Faux Imam Chalgoumi, enquête sur une escroquerie islamophobe.

Source : https://faitsetdocuments.com/