Paris Vox – Nous reproduisons le reportage du quotidien Présent paru sur la démonstration de la Manif pour Tous contre le projet de loi de bioéthique.
Marchons enfants ! Acte II
Nouvelle réussite pour le collectif d’associations, dont la Manif pour tous et Alliance Vita. Combien étaient-ils dans la rue ? Des centaines de milliers, disent certains organisateurs, mais Albéric Dumont refuse de communiquer sur les chiffres car « les images parlent d’elles-mêmes ». Cette manifestation d’ampleur intervient deux jours avant l’examen de la loi bioéthique par le Sénat.
Le public est constitué en grande partie de jeunes et de familles venues de toute la France. Des têtes connues aussi : les députés Agnès Thill (ex-LREM), Emmanuelle Ménard, Gilbert Collard, le sénateur Sébastien Meurant, les députés européens Nicolas Bay et François-Xavier Bellamy et des personnalités tels l’évêque de Bayonne monseigneur Aillet, Louis de Bourbon duc d’Anjou, Jean-Frédéric Poisson… Selon un sondage Ifop réalisé les 9 et 10 janvier 2020, plus d’un Français sur deux réclame le retrait ou la suspension de ce projet de loi. Une attente particulièrement forte chez les jeunes qui sont 64 % à demander le retrait d’un projet qui n’est ni bio, ni éthique.
Ambiance joyeuse, pacifique mais déterminée contre ce projet de loi et ses principales mesures : la PMA sans père, la reconnaissance de la GPA, l’autoconservation ovocytaire, les chimères… La marche débute place de la Résistance, nom de circonstance pour ces Français qui résistent à la destruction de la famille, pour s’achever place de l’Opéra. « Il est où papa ? Au rayon surgelés », « Mère 1, mère 2, où est la parité ? », « Privation de papa remboursée par l’Etat », « Rentrée littéraire 2020 : la gloire de mon sperme ? », proclament avec humour des pancartes brandies par les manifestants.
Comme le rappelle la banderole de tête « Au cœur de l’écologie, l’humain », Marchons enfants ! dénonce l’artificialisation de l’humain que veut mettre en place le gouvernement à travers toutes les mesures de cette loi. Alors qu’aujourd’hui l’écologie est une notion fondamentale pour nos dirigeants, alors qu’on est conscient des dégâts causés à la nature, on voudrait manipuler l’embryon et la procréation ? Franck Meyer, du collectif des Maires pour l’enfance, s’interroge : « Pourquoi parler de développement durable sans parler de développement humain durable ? » « Est-ce que tout désir à vocation à être assouvi ? », demande Agnès Thill qui ajoute : « Est-ce que, parce qu’on peut le faire, on doit le faire ? La gauche est dans une espèce de conquête de droits à l’infini : je veux, j’ai le droit. Le problème, là, c’est que les adultes font tout ce qu’ils veulent au détriment de l’enfant. »
Emmanuelle Ménard s’insurge contre cette loi qui prive sciemment les enfants de père. « C’est scandaleux pour les générations à venir. C’est un projet de loi qui se fait au nom de l’idéologie et non au nom de l’intérêt de l’enfant. Il faut respecter ses droits. »
Ne pas abandonner le combat mais le poursuivre, rester optimiste car rien n’est encore définitif, voilà le message que les organisateurs veulent faire passer. Des « billets de banque » soufflés sur la foule, représentant le business qui se cache derrière la PMA sans père, appellent donc à deux nouveaux rassemblements dès cette semaine devant le Sénat, mardi 21 et mercredi 22 à 19 heures. On ne lâche rien ! ONLR ! •
Hélène Rochefort