La formation professionnelle continue, victime de Macron ?

La formation professionnelle continue, victime de Macron ?

Paris Vox (via Présent) – C’est un communiqué du CNAMS (Confédération Nationale des Artisans et des Métiers de Service et de fabrication) qui nous alerte sur une situation qui inquiète grandement le monde des artisans.

Selon le syndicat, la nouvelle loi sur le recouvrement de la contribution à la formation professionnelle (loi du 8 août 2016) voulue par Emmanuel Macron et sa majorité pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la formation professionnelle continue en France.

En effet, depuis l’application de cette loi, la collecte des contributions à la formation continue des artisans est assurée par les URSSAF en lieu et place de la DGFIP (Direction générale des finances publiques), ce qui a eu comme conséquence de passer d’un montant global de 72 millions d’euros récoltés à 33,8 millions. Un des causes de cette vertigineuse chute des ressources – entre autres facteurs – est l’impréparation au changement de collecteur ayant entraîné la disparition de 170 000 entreprises artisanales cotisantes entre les fichiers du Trésor Public et celui des URSSAF.

Cette nouvelle situation financière a pour première conséquence que tous les chefs d’entreprises, bien qu’ayant cotisés, ne pourront pas bénéficier de la prise en charge de leur formation continue faute de moyens financiers suffisants. Pourtant, une grande majorité de ces formations sont obligatoires et réglementaires, exigées pour continuer à exercer leur métier et préserver la sécurité des consommatrices et consommateurs.

Par ailleurs, c’est également tout un « écosystème » économique gravitant autour de la formation qui risques d’entrer en crise, voir de disparaître : centres de formations, formateurs, petits auto-entrepreneurs qui dépendent de la formation…etc.

Un nouveau coup dur – pour ne pas parler de scandale – qui frappe un monde de l’artisanat déjà fragilisé par une situation économique délicate et une concurrence internationale de plus en plus débridée.  Voilà qui ne risque pas d’apaiser le mécontentement et même la colère des professions intermédiaires, artisans et petits entrepreneurs, envers l’actuel gouvernement ! D’autant plus que ce dernier est jusqu’alors resté parfaitement silencieux face à l’inquiétude et aux questionnements du secteur.

Le président jupitérien a déclaré à plusieurs reprises vouloir développer la formation professionnelle à tous les niveaux en France. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il emploie à cette fin de bien curieuses méthodes…

Xavier Eman (article initialement paru dans le quotidien Présent du mercredi 27 Février)