Paris Vox – La présidente de la Région Île-de-France plaide pour un système d’interdiction de transports pour les délinquants. Pour de faire, elle mise sur le développement d’un système de vidéoprotection à reconnaissance faciale.
Valérie Pécresse a annoncé dimanche sur RTL sa volonté de voir introduire une nouvelle mesure législative. Elle souhaite l’institution d’une peine d’interdiction des transports en commun. Elle dit s’inspirer des peines d’interdiction de stades. Pour appliquer cette interdiction, la présidente de la région Île-de-France parie sur la mise en place d’un système de vidéoprotection à reconnaissance faciale.
Je souhaite une peine d’interdiction des transports pour les délinquants, comme les peines d’interdiction de stades pour les supporters violents : c’est pour cela que je demande au Gouvernement de permettre le déploiement de caméras de vidéoprotection à reconnaissance faciale. pic.twitter.com/5vqJBQZDbt
— Valérie Pécresse (@vpecresse) September 30, 2018
Cette idée peut amener deux réflexions.
La première, basique, nous avait été expliquée en son temps par Benjamin Franklin :
“Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.”
Il paraît important de rappeler que Valérie Pécresse est la tête d’une formation politique nommée “Soyons Libres”. L’institution d’un Big Brother généralisé ne répond pas trop a ce slogan !
La deuxième réflexion est la faisabilité d’une telle mesure.
On peut s’interroger sur le coût de l’installation des caméras à reconnaissance faciale. Ensuite le risque de détenir ce genre de données biométriques est important en terme de libertés individuelles. Par ailleurs, lorsque Valérie Pécresse parle de s’inspirer des interdictions de stades, on peut s’interroger. Il existe deux types d’interdictions de stade. L’une est judiciaire, donc prononcée par un juge avec la possibilité de se défendre et de faire appel en cas de condamnation. Le deuxième type d’interdiction est administratif, dans ce cas c’est le préfet qui décide de l’interdiction. Le pouvoir de justice est alors délégué au préfet…
Entre l’effet d’annonce et la réalité, le chemin est encore long… D’autant qu’on voit assez mal comment de institutions déjà incapables d’assurer la sécurité dans les rues réussiraient à faire appliquer au quotidien ces interdictions…