Quand l’immigration rend con …

Quand l’immigration rend con …

Paris Vox (Tribune) – Chaque semaine, en partenariat avec Radio Libertés, nous publions la retranscription écrite de la chronique d’actualité et d’analyse d’Arnaud De Robert. Aujourd’hui, il revient sur “l’affaire Mennel”.


Dire que l’immigration n’est pas une chance pour la France est depuis longtemps, on le sait, un doux euphémisme. Les fractures anthropologiques, culturelles, sociales et ethniques qu’elle engendre au sein de la population française vous les connaissez, vous les éprouvez quotidiennement tout autant que moi. L’hystérie qu’elle génère chez ses ardents défenseurs, ces zélotes du « vivre-ensemble » et du « France terre d’asile », vous la subissez tout comme moi. L’angoisse existentielle, la mélancolie qu’elle provoque aussi vous la ressentez. La propagande illusionniste, verticalité pédante oligarchique, vous aussi vous la vomissez. L’effritement, l’aliénation, l’atrophie de notre langue, de sa beauté et de sa finesse vous aussi vous la vivez douloureusement. Et la colère face à la prolifération de collabos de tous poils, conscients ou non mais tous bien-pensants et sûrs de représenter le Bien, vous envahit tout autant que moi.

Mais il est un effet moins décrié et pourtant tout aussi destructeur qu’engendre le phénomène migratoire de masse, c’est qu’il rend idiot. Oui, plus crument exprimé, l’immigration rend con.  J’en veux pour preuve la très récente « affaire Mennel ». Pour celles et ceux – les bienheureux – qui auraient manqué l’évènement, je retrace l’affaire à grands traits. Nous avons donc l’héroïne du moment, une certaine Mennel, maghrébine qui met en avant ses trois gouttes de sang syrien parce que ça émeut, mais qui surtout – et il faut le reconnaitre – possède un certain talent pour la chanson. Talent qui lui vaut d’être qualifiée à l’émission de radio-crochet « The Voice ». A ce moment du feuilleton, personne ne se questionne outre-mesure sur le foulard version Hollywood années 30 qui couvre astucieusement ses cheveux mais tout le monde s’émoustille du joli bleu de ses yeux qui la rend finalement assez occidentalo-compatible.  Le produit Mennel est donc bien en place pour nous vendre la énième version d’un islam discrètement sensuel sur fond de chansons sirupeuses. Oui mais voilà, patatras ! Quelqu’un (on ne saura jamais qui), déterre des tweets dits « complotistes » de la jeune divette, tweets écrits pendant ou juste après les attentats de Nice. Ces tweets sont porteurs de doutes concernant les causes réelles et les commanditaires possiblement cachés de ces actes effroyables. Second crime, elle partageait régulièrement des publications de l’Islamologue propagandiste et probable future doublure de DSK, Tariq Ramadan. C’est plus qu’il n’en fallait à la droite réac et à l’extrême-droite la plus pavlovienne du monde pour se lancer dans une campagne effrénée contre la jeune voix de « The Voice ».  Au terme de plusieurs jours de polémique, ladite Mennel jette l’éponge et renonce publiquement à poursuivre la compétition télévisée. Montjoie Saint-Denis !! Victoire !! On vient de boucler la Xème croisade !! C’est toute la droitosphère, la réacosphère et la fachosphère qui tressaillent dans un orgasme collectif tout aussi incongru que vulgaire. Oui incongru, vulgaire, idiot en fait. Je sais, cela ne va pas plaire à tout le monde mais cette prétendue « victoire » n’est en fait que la démonstration d’un abêtissement réactif de toute une famille de pensée. Parce que d’abord ce n’est pas une victoire mais tout au plus un petit coup via les réseaux virtuels qui ont d’ailleurs pour principal rôle de créer ce type d’illusion.

Quand le flux remplace la réalité du combat, un micro-évènement de la société du spectacle devient une victoire.

Quand le flux remplace la réalité du combat, un micro-évènement de la société du spectacle devient une victoire. Ensuite, parce que la droiture devrait nous engager à défendre des principes, pas combattre des personnes. La liberté d’expression ne se monnaye pas, elle est totale ou elle n’existe pas. Des propos dubitatifs sur les attentats, leurs commanditaires et leurs causes réelles ou supposées, nous en avons tous tenus. Peu importe que la personne qui les tient nous semble insupportable, le principe doit prédominer, sinon c’est la porte ouverte à toute les fenêtres comme disait Coluche et à ce rythme, nous pourrions bien être les prochains, nous serons sûrement (voire nous le sommes déjà) les prochains « insupportables ». Il ne faudra pas venir pleurer. Enfin, je ne vois pas ce que cette Mennel a de plus insupportable qu’Amir, le franco-israélien sous-officier des renseignements de Tsahal, vainqueur en 2013 et qui a représenté la France à l’Eurovision. Tout cela reste de la mise en scène, un triste théâtre ou chacun pousse ses pions, un jeu d’ingénierie sociale dans lequel tombe tête la première tout ce que la droite produit de réaction émotionnelle au grand plaisir d’une gauche qui n’en demandait pas tant pour s’effrayer, à moindre coût, de ce déferlement de haine. Que Mennel soit un instrument, une vraie ou une fausse victime, une bonne chanteuse, une militante islamiste ou une complotiste importe peu. Elle est un produit formaté dans une émission insipide destinée à occuper l’espace mental. Faux débat, fausse victoire sur le champ de bataille picrocholin des réseaux sociaux. Dans le réel, à Calais par exemple, on s’en moque de Mennel. Dans le réel, le principe est et doit rester celui d’une immigration zéro. Tout le reste, c’est une perte de temps.