Paris Vox – Ils font partie intégrante du « décor » parisien et les quais de Seine n’auraient pas le même charme sans leurs célèbres boites vertes. Les bouquinistes des quais font partie du patrimoine parisien mais, loin des beautés idéales de la carte postale, ce sont aussi des professionnels du livre qui rencontrent des difficultés croissantes.
Ce sont plus de 900 boîtes vertes proposant plus de 300 000 livres qui encadrent le fleuve parisien. Elles appartiennent à quelques 200 bouquinistes dont l’activité est de plus en plus précaire et difficile, à l’heure notamment d’internet et du développement d’un tourisme de masse peu porté sur la lecture et la littérature. Il devient de plus en plus difficile de gagner décemment sa vie grâce à cette activité et certaines boites vertes restent closes car leur propriété a été contraint de renoncer, même si ce sont les seuls commerçants parisiens à ne payer ni taxes ni loyers.
C’est ainsi une véritable richesse culturelle qui se retrouve en danger. Les bouquinistes amoureux des livres et des auteurs, dénichant des perles rares pour amateurs cèdent en effet de plus en plus la place à des « boites à souvenirs » standardisés et « made in china ». A tel point que la mairie a été contrainte de réglementer sur la question. Ainsi les quatre boîtes qu’exploite un bouquiniste, une seulement peut être consacrée aux souvenirs, les autres doivent être réservées aux livres.
Mais la concurrence d’internet et la multiplication des sites d’achats de livres d’occasion plombent de plus en l’activité qui souffre également de la baisse globale de l’intérêt pour la lecture. La société des écrans n’est pas propice aux bouquinistes des quais, témoins immémoriaux de la vie parisienne, leur profession remontant au 16e siècle et aux débuts de l’imprimerie.