Gouvernement Macron: beaucoup de bruit pour pas grand chose…

Gouvernement Macron: beaucoup de bruit pour pas grand chose…

Paris Vox a le plaisir de proposer à ses lecteurs une sélection des retranscriptions écrites des chroniques d’Arnaud de Robert, diffusées quotidiennement dans la matinale de Radio Libertés.


Alors, huit sexagénaires dont trois fêteront leur soixante-dix ans à leur poste, huit quinquagénaires, deux quadras dont un en fin de course et seulement trois trentenaires. Bon, la moyenne d’âge est à 54, 6 ans, pour le rajeunissement on repassera. Pour le renouvellement également en fait. Trois personnalités du Modem, deux des Républicains, quatre du Parti Socialiste, deux du Parti des Radicaux de Gauche et un écolo indépendant ont été nommées, on est tout de même à fond dans le recyclage. Recyclage toujours avec la reconduction de Le Drian et Annick Girardin au gouvernement mais avec changement de ministère (quelle audace ! On frissonne). Là, on est très, très loin du dégagisme. D’autant que les vieilles badernes comme Bayrou et sa muse Marielle de Sarnez, tous deux approchant les soixante-dix ans et tous deux près de cinquante ans de politique dans les pattes, sont nommés ministres !

les vieilles badernes comme Bayrou et sa muse Marielle de Sarnez, tous deux approchant les soixante-dix ans et tous deux près de cinquante ans de politique dans les pattes, sont nommés ministres !

Belle récompense de fin de parcours remarquez. On doit avouer que Macron et Philippe ont tout de même respecté la parité annoncée, ce qui a la cocasserie de nous amener une madame Goulard aux Armées, que l’on appellera désormais la bien-nommée. Que onze ministres sont issus de cette horrible expression de « société civile ». Parmi eux quelques jeunes batifolent quand même dans ce musée Grévin de la politique française. On les connait moins, mais la diversité est représentée, ouf ! Ah si, un gros poisson dans les filets de Macro, je veux dire Macron, c’est Nicolas Bulot ! Vous êtes surpris de le voir là, lui le père la vertu qui a toujours refusé l’aliénation politique ? Et bien ne le soyez pas. Ce brave homme est multimillionnaire et doit surement avoir un plan pour une écologie business compatible. C’était bien la peine de nous faire vingt ans de numéro de Gandhi vert pour finir dans les bras d’un banquier, je vous jure !

Bon, plus sérieusement, on notera sur le plan cosmétique des changements d’appellation comme le ministère de la défense qui devient celui aux armées mais surtout, en lisant les bios on sent une nette et lourde tendance européiste. Plusieurs membres du gouvernement (au moins cinq d’entre eux) parlent parfaitement allemand d’ailleurs et connaissent le pays de Maman Merkel. Et ça c’est un élément de poids, surtout quand on sait que Bruno Le Maire, traitre Républicain à l’aise dans ses baskets est presque sur le départ pour aller rendre hommage à son idole, le très austère Wolfgand Schauble, ministre des finances de l’Europe, pardon de l’Allemagne. Alors évidemment, Macron a remporté une victoire. Il a piqué du monde à tous les partis. Ses prises de guerre ne sont pas des seconds couteaux. Les Le Maire, Darmanin, Collomb, Le Drian, étaient encore hier éléphants ou poids lourds. On peut être sûr du remous provoqué par ses nominations dans les états-majors, mais aussi dans les appareils et chez les militants, sympathisants et votants. Si le gouvernement semble prêt à se mettre au travail, il semble bien le seul. Au travail donc mais lequel ? Hé bien celui des législatives pardi ! Si vous aviez cru que ces braves avaient été nommés pour bosser dès demain au destin de la France, tout faux ! Cette belle composition un peu loin des promesses initiales présente tout de même l’avantage d’être optimale pour les législatives. Tant pis pour les promesses (ça non plus pas une nouveauté en politique), il faut une majorité ! Plus que le chômage, la précarité, l’immigration ou le terrorisme, la majorité !! C’est ça le sens des priorités, c’est ça qui est important. Et ça l’est tellement que les ministres battus aux législatives seraient contraints de démissionner comme l’a précisé l’Elysée. Ce gouvernement Philippe 1er (facile je sais mais ça détend) ou Perlimpinpin, comme vous voulez, comporte donc une dimension précaire qu’il faudra surveiller. D’ici là, je vous laisse non sans vous demander d’avoir une pensée émue pour NKM qui a dû rester devant son smartphone effroyablement muet toute la journée et qui à l’heure actuelle doit entamer son 7e pot de Nutella compensatoire au milieu des cris de désespoir et des accès de rage bien compris. Imaginez-là, là vous voyez le sourire qui revient sur votre visage ? C’est bon signe, ça revient allez bonne journée !