In Memoriam Michèle Morgan

In Memoriam Michèle Morgan

Paris Vox – A l’heure des starlettes et des vedettes éphémères, nous vous proposons de revenir brièvement sur des personnalités qui ont incarné Paris et son génie !


Aujourd’hui, le décès de Michèle Morgan, le 20 décembre, nous invite à revenir sur la carrière d’un monstre sacré du cinéma français, qui était resté simple sans être simpliste, en témoigne cette citation  «J’ai toujours incarné l’image d’une femme française dans laquelle on pouvait se retrouver. Je ne me voyais pas en femme de mauvaise vie et, d’ailleurs, personne n’y aurait cru. Surtout pas les femmes qui sont les trois quarts de mon public»

Qui était celle dont la phrase « T’as d’beaux yeux, tu sais », que lui avait glissé Jean Gabin dans le film Quai des Brumes, est devenue l’une des répliques cultes du cinéma français ?.
La femme avant l’actrice :

Michèle Morgan, de son vrai nom Simone Roussel, est née le 29 février 1920 à Neuilly sur Seine. Elle vécue son enfance à Dieppe.  Elle était l’ainée d’une fratrie de 4 enfants. Elle vit modestement, dans une famille qui traverse comme elle peut la crise de 1929. Elle est vite attirée par la scène, et dès ses 15 ans elle décide de monter à la capitale afin  de s’épanouir dans le monde du spectacle.  Après avoir décroché un rôle de figuration, elle décide de s’inscrire au Cours Simon en 1936.

L’actrice :

En 1937, les cours d’art dramatiques achevés, elle décroche après un essai, le premier rôle féminin dans Gribouille, qui fut un véritable succès à l’époque.

Son troisième film, sera le légendaire Quai des Brumes, inspiré du Roman de Pierre Mac Orlan (thème actuel de l’excellente revue Livr’Arbitres https://www.facebook.com/livrarbitres). Ce film l’a consacre internationalement.

Lorsque la guerre éclate en 1939, elle part pour Hollywood, ou elle tourne plusieurs films et passent à côté de plusieurs films légendaires, Soupçons d’Hitchcock  ou Casablanca.

Sa vie privée est aussi palpitante que les films qu’elles tournent, on lui prête une relation avec Gabin, puis elle se marie puis divorce avec William Marshall, puis se marie avec Henri Vidal, qui sera également son partenaire à l’écran. Veuve, elle devient la compagne de Gérard Oury qu’elle accompagna jusqu’à son décès il y a 10 ans.

Sa carrière s’étend de 1935 à 2010, pour le cinéma et parfois la télévision, ou le théâtre.  De nombreuses récompenses ont salué la carrière de cette actrice qui a traversé les époques, un prix d’interprétation à Cannes en 1946,  un César et un Lion d’or d’honneur, en 92 et 96 entre autres.

L’actrice a su se raconter à travers plusieurs livres, dont l’Autobiographie, Avec ces yeux-là paru en 1977, dont le titre est un clin d’œil autant à la citation de Gabin qu’au regard de l’actrice.

Gardons en tête une phrase de cette grande dame, qui lorsque l’on lui demandait si elle se considérait comme une légende répondait, «Moi, je suis une femme qui a travaillé toute sa vie.», belle et efficace leçon d’humilité.

La filmographie de cette femme étant énorme, nous ne citerons que quelques œuvres, qui méritent de s’y attarder : Le quai des Brumes, La symphonie pastorale, Napoléon, le Chat et la Souris …