Le retour des barbares …

Le retour des barbares …

Paris Vox – Dorénavant, Paris Vox publiera régulièrement la retranscription écrite de la chronique de commentaire d’actualité d’Arnaud de Robert diffusée dans la Matinale de Radio Libertés. Aujourd’hui, notre chroniqueur s’interroge sur le possible retour des “djihadistes français”.


 

y a des jours comme ça où l’on se demande si l’on ne vit pas dans un asile de fous, tout simplement. Il y a aussi des jours où, à ce sentiment de folie, s’ajoutent une rage, une colère noir. Et c’est un peu mon état d’esprit ce matin. Pas mal, non ? Ce qui m’a mis dans cette fâcheuse disposition ? Apprendre par voie de presse que nos gouvernants sont en train de se préparer au retour de djihadistes dit « français ».

Car l’un des effets paradoxaux des victoires contre Daesh en Syrie et en Irak est le très probable retour des djihadistes issus d’Europe chez « eux ». Le ministre de l’Intérieur Belge monsieur Jan Jambon parle de 3 à 5 000 combattants potentiellement en retour dans un futur proche. Et Valls d’enchainer, grave et solennel, que le retour de ces combattants doit être la principale préoccupation de l’Etat français en matière de sécurité dans les prochaines années. Quel scoop ! Là, je crois que l’on atteint des sommets !

On est donc ravis d’apprendre, et vous comprenez dès lors mon état de rage matinale, que ces braves messieurs ont décidés – sans bien sûr nous consulter, ils sont parfaitement au courant de notre avis sur la question – de laisser rentrer des milliers de fous furieux qui viennent de passer des mois voire des années à commettre les pires atrocités. Je ne sais pas, à voir l’absence de réaction de nos médias français et européens si quelqu’un a bien pris la mesure de ce que l’arrivée de 3 à 5 000 combattants aguerris va provoquer dans nos sociétés.

Ces braves messieurs ont décidés  de laisser rentrer des milliers de fous furieux qui viennent de passer des mois voire des années à commettre les pires atrocités

Et que nous propose-t-on pour traitement de ces vétérans ? Et bien pas grand-chose. Ah si, la fameuse déradicalisation à l’ombre d’un petit séjour en prison encadré par des psychologues gaucho-compatissants et des imams appointés. Mais c’est tout bonnement criminel ! Désembrigader, déradicaliser et réinsérer, voilà le menu ! Quand on connait les résultats fabuleux de ces programmes appliqués aux violeurs ou aux pédophiles, on se pince. Et que fait-on du syndrome de guerre ? En clair, celui qui a tué, donné la mort et accompagné celle-ci, ne reconnait plus les codes sociaux comme devant le soumettre. Il se voit comme un électron libre et affranchi des règles et de ceux qui les appliquent.

J’imagine déjà la mine ravis, goguenarde des mecs qui en Irak ou en Syrie préparent leur retour. Au programme : repas chauds, télé, sport, prières, et blabla avec Jean-Jacques, le bon couillon de psy avec qui on sera très gentil, histoire de ne pas faire durer trop longtemps les vacances dans les hôtels de la République. Et ensuite ? Ensuite, retour en banlieue où l’on sera admiré, reconnu et craint. Retour au terrain de manœuvre initial mais avec un capital combattant valorisé et donc des perspectives d’attentats et d’opérations terroristes démultipliées. A ce régime-là, on aurait aussi bien fait de la former et de la payer directement, on aurait gagné du temps. C’est peut-être d’ailleurs ce que l’on a en partie fait si l’on en croit les révélations de Julian Assange sur Wikileaks.

Ensuite, retour en banlieue où l’on sera admiré, reconnu et craint

Imaginez cinq minutes le gars qui rentre dans le 93 ou dans les quartiers Nord de Marseille après avoir passé deux à trois ans au combat. Imaginez son amusement devant les patrouilles de police et les caméras de surveillance destinées à contingenter son action. Ce type a connu les pires combats dans des zones infernales et devrait craindre les flics ? N’importe quoi !

Alors qu’il aurait suffi tout simplement et sans haine de priver définitivement ces gens de leur nationalité. Après tout, ils ont fait un choix, prêté allégeance et ont engagé leur vie pour une autre cause, un autre drapeau et un autre mode de vie que le nôtre. Ce choix peut même être respectable mais il induit des conséquences définitives à savoir l’abandon de tout ce qui constituait la vie d’avant.

Simple, cohérent donc évidemment très éloigné des cerveaux de nos dirigeants. Le souci, c’est qu’ils seront aussi éloignés des conséquences directes de leurs décisions délirantes. Ils ne mourront sûrement pas dans les attentats à avenir. Et c’est peut-être ça le plus injuste. Et c’est pour cela aussi qu’il faut très, très rapidement les mettre dehors, tous ! Bonne journée !