La tradition, il n’y a que ça de vrai…

La tradition, il n’y a que ça de vrai…

Paris Vox – Dorénavant, Paris Vox publiera régulièrement la retranscription écrite de la chronique de commentaire d’actualité d’Arnaud de Robert diffusée dans la Matinale de Radio Libertés. Aujourd’hui, notre chroniqueur revient sur les incendies volontaires dans la jungle de Calais, qualifiés de “traditions” par le Préfet local.


 

J’ai beau être stoïcien dans l’âme, j’avoue que parfois, fugacement, le désespoir me saisit à la vue de la bêtise, de la couardise et de la bassesse humaine. Cela ne dure pas longtemps, je vous rassure, mais tout de même hier soir un vent de grosse fatigue a traversé mon esprit lorsque j’ai entendu Fabienne Buccio, préfète du Pas-de-Calais – oui je sais j’utilise l’horrible  néologisme de préfète, mais en l’occurrence ce côté préfabriqué et factice convient à merveille – lorsque j’ai entendu donc la préfète du Pas-de-Calais nous annoncer sourire en coin qu’il existait une tradition chez les migrants, celle de brûler les logements qu’ils quittent pour justifier l’incendie qui a ravagé la partie nord de la jungle de Calais la nuit dernière. Et la godiche de continuer en précisant qu’elle avait pourtant discuté avec les chefs des différentes communautés pour tenter une évacuation sans histoire. Quelques commentaires sur ces propos atterrants sont nécessaires. D’abord on se félicite de cet apport traditionnel à la civilisation européenne, cela nous manquait indubitablement, merci. Ensuite, on aimerait savoir de quoi relève une tradition de migrants étant donné que la Jungle de Calais qui a en grande partie brulée hier soir était composée majoritairement d’afghans et de soudanais. Donc tradition afghane ? Soudanaise ? Afghano-soudanaise ? On se pince. Après, on a été heureux d’apprendre que chaque communauté de ce squat géant avait un chef assez « légitime » pour parler à un préfet si guignol soit-il. A noter donc que la République a désormais validé le tribalisme. On se repince. On imagine aussi le soulagement pour les sapeurs-pompiers de Calais quand ils ont appris que les heures passées à éteindre l’incendie participaient d’un cérémonial traditionnel  indigène. On arrête de se pincer parce que cela commence à faire mal.

la République a désormais validé le tribalisme

Mais on note encore avec intérêt que la République fait maintenant grand cas de la Tradition et des traditions, en rupture une fois de plus avec les préceptes qui l’ont fondée.  Alors puisqu’il faut parler tradition, j’aimerais également savoir si l’agression sexuelle dont a été victime une femme de ménage hier dans un camp de migrants de Biscarosse relève d’une tradition qui nous aurait échappé. J’aimerais aussi savoir si le viol d’un garçonnet de huit ans par un migrant afghan d’une trentaine d’années dans les vestiaires d’une piscine municipale allemande doit être attribué à une vieille coutume d’accueil dont on ne nous aurait pas informés. Je pourrais aussi questionner nos chers dirigeants sur le viol de femme vieille dame de 95 ans par deux jeunes migrants africains. Le respect des ainés sans doute … J’arrête là mes questions que je sais me revenir sans réponse. Par contre, le fait que le pouvoir entende jouer de l’argument traditionnel pour couvrir les exactions des hordes de prédateurs qu’il vaporise sur le pays me donne une idée. Des traditions, le peuple français en a à revendre !

Sans parler d’une tradition très ancrée dans les gènes du peuple français, celle de renverser tôt ou tard les pouvoirs corrompus.

Pourquoi ne pourrions-nous pas nous aussi français de souche recourir à la bonne vieille tradition ? Tout compte fait, il n’est pas si lointain le temps où l’on allumait des buchers pour éradiquer ceux que nous considérions comme hérétiques (je vous l’accorde, avec souvent pas mal d’injustice, mais bon à période difficile, justice compliquée, hein ?). Il n’est pas si reculé le temps ou les coupeurs de routes, les malandrins des bandes armées se retrouvaient pendus au branches de chênes centenaires par des paysans excédés des pillages répétés. Sans parler d’une tradition très ancrée dans les gènes du peuple français, celle de renverser tôt ou tard les pouvoirs corrompus. Je sais, vous allez me dire que tout cela ne ferait pas très civilisé et je vous accorde que ce recours à certaines traditions françaises peut sembler manquer de finesse. Mais bon,  moi je dis qu’au point où en est rendue la civilisation européenne, un petit retour à la tradition de gestion directe des affaires ne peut pas faire de mal. Alors, alors d’accord madame le préfet, allons-y pour les traditions. Et pour inaugurer ce retour à la tradition française, je vous en propose une madame, directement échue des rois de France et ravivée par Napoléon Ier, celle de pendre les pyromanes et les incendiaires. Vous voyez où je veux en venir madame ? Finalement, la tradition il n’y a que ça de vrai … Bonne journée !