Paris dans la littérature

Paris dans la littérature

Paris Vox – En partenariat avec la revue littéraire non conforme Livr’arbitres, retrouvez désormais régulièrement sur Paris Vox une sélection d’extraits de textes littéraires évoquant Paris et l’Ile de France, leur histoire, leurs habitants, leurs rues et leurs monuments…. Aujourd’hui, Olivier Maulin et Alphonse Boudard.


 

Olivier Maulin, Petit monarque et catacombes, 2009 : « Je l’ai salué main sur la tempe en claquant des talons et je me suis engagé dans la cour en regardant tout autour de moi. L’Elysée sous le ciel bleu.  Beau petit château, ma parole ! Deux étages plus les combles, façade classique, perron avec péristyle dorique, quelques fioritures, un peu de tralala mais pas trop, sobriété, élégance. Tout paraissait calme et serein. Hormis le drapeau tricolore qui flottait au milieu du toit, on se serait cru dans la basse-cour d’une gentilhommière berrichonne. A droite et à gauche, quatre pots en bois blanc alignés contenant des buis soigneusement taillés en boule. Ca sentait la province opulente et la force tranquille. J’ai traversé la cour et gravi les sept marches du perron. »

Alphonse Boudard, Le Café du pauvre, 1983 : « Place d’Italie, changement de ligne… je vais prendre la 7 vers la porte d’Ivry… dans les couloirs il ya toujours cet aveugle qui nous jouait pendant l’Occupe La Marseillaise avec son vieil accordéon. Je lui jette la pièce… maintenant il ne donne plus dans le patriotique… il pousse je ne sais quoi… Ah ! le petit vin blanc… Pigalle… Il fait moins recette le pauvre. On ne s’imagine plus ce que ça représentait pour nous cette poussive Marseillaise en 1942 ! Difficile à dire sans passer peut-être pour un vilain facho dans la terminologie des idéologues actuels… mais puisque j’ai décidé de tout dire… j’avoue ça me remuait et je n’étais pas le seul. »