Paris Vox – C’est un très vieux et fameux titre de la presse française qui renaît de ses cendres et ressort aujourd’hui en kiosque. Le « Crapouillot », journal satirique né dans les tranchées de la guerre de 14 pour changer les idées des Poilus, a connu une histoire aussi riche que variée. Son fondateur, Jean-Galtier Boissière, anarchiste de haut vol, a tout d’abord voulu en faire une revue politique, culturelle et artistique ouverte aux plumes les plus diverses et les plus libres. Comme l’explique Francis Bergeron dans le quotidien Présent : « De sensibilité pacifiste et socialisante mais anticommuniste, la revue rassemblait, sous la IIIe République, des talents très divers, qui allaient de Béraud à Mac Orlan. Sous la IVe, avec Galtier-Boissière, son « vénéré directeur » (comme il se faisait appeler) toujours aux commandes, Le Crapouillot a recyclé nombre de grandes plumes, victimes de l’épuration, à commencer par Lucien Rebatet, Maurice Bardèche et Pierre Dominique. « Avec le recul, écrit François Nourissier, la carrière et l’action de Galtier-Boissière apparaissent comme un rare chef-d’œuvre d’anarchie narquoise, de provocation et finalement de liberté. »
Malgré la disparition de Galtier-Boissière , la revue restera toujours un lieu de liberté et d’anticonformisme jusqu’à sa disparition en 1996. Saluons donc sa renaissance aujourd’hui, au cœur d’un paysage éditorial assez morne et conventionnel, et souhaitons bonne chance à ce jeune/vieux trublion !
En vente dans les kiosques, et par abonnement : RIGEL Editions, 4 bis rue de Cronstadt 75 015 Paris. Abonnement de lancement : 27 euros pour quatre numéros.