Paris Vox – Cela fait malheureusement déjà quelques années que l’on sait que le métier d’enseignant est devenu un « métier à risques », surtout dans certains établissements scolaires d’Ile de France et particulièrement de Seine Saint Denis. Tragique constat une nouvelle fois confirmé au collège République de Bobigny où, la semaine dernière, les professeurs ne se sentant plus en sécurité sur leur lieu de travail ont fait valoir leur « droit de retrait ».
C’est pour tenter d’attirer l’attention des institutions et des médias sur leur situation que les enseignants ont opté pour cette mesure radicale qui ne va pas redorer le blason du « 9.3 ». Mais trop c’est trop, même pour un collège labellisé REP +, le noyau dur de l’éducation prioritaire. Les incidents devenus quotidiens rendent l’existence du personnel et des élèves souhaitant travailler littéralement « invivable ».
Le tableau dressé par l’un des enseignants est en effet particulièrement accablant : «Jets d’asticots en classe, de boules puantes, de fumigènes, de pétards… Départ de feu, jeux avec briquets, crachats sur des adultes, bagarres constantes, violences verbales et physiques, dégradation du matériel…», une ambiance apocalyptique qui explique l’unanimité du vote du « retrait ».
Même s’ils cherchent toujours à minimiser la responsabilité directe des élèves, s’ils évoquent de « rares bon moments » et ne veulent pas « stigmatiser une population particulière », le corps enseignant et les surveillants sont à bout. Les illusions idéologiques ne suffisent apparemment plus face au calvaire du quotidien.
L’incident qui a mis le feu aux poudres, si l’on peut dire, est la confrontation entre un assistant d’éducation et un élève armé d’un lance-flammes artisanal fabriqué avec une bombe de déodorant et un briquet.
Une situation que certains refusent pourtant de nommer une « agression », toujours dans le souci pathologique de ne pas « stigmatiser ». Masochisme, quand tu nous tiens…
Quant aux explications de cette situation et aux possibles solutions, elles restent toujours les mêmes malgré les années d’expérience et les milliards engloutis en vain : plus de moyens, plus de dotations horaires, plus de crédits !
La lassitude, la colère, la peur… mais toujours pas de réflexion de fond sur la situation, ses causes et ses possibles remèdes.
Les revendications des enseignants ont été portées devant la direction d’Académie. Avec un résultat, quelle que soit la réponse apportée, que l’on connaît déjà.