La trappe de Koningshoeven, au milieu de la bière et du fromage !

La trappe de Koningshoeven, au milieu de la bière et du fromage !

Paris Vox – Les Pays-Bas compte deux abbayes trappistes d’hommes, et en plus, qui brassent leur propre bière : Zundert, et… Koningshoeven ! Fondée en 1881 par des français à l’origine, cette communauté de moines trappistes a conservé tout son dynamisme : fabrication de bière mais aussi de chocolat et de fromage ! Vous êtes prêts ? Divine Box vous emmène pour un voyage entre prière et travail dans ce pays du Nord !

La fameuse abbaye Notre-Dame de Koningshoeven, située dans le sud des Pays-Bas, près de la frontière Belge – © Divine Box

Des trappistes français qui ont fui aux Pays-Bas

Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en 1881 pour être précis, lorsque des moines français (de l’abbaye du Mont des Cats) viennent trouver refuge aux Pays-Bas… En France, cette période est marquée par de fortes instabilités pour les communautés religieuses. Ces quelques moines trappistes, comme beaucoup d’autres, préfèrent s’exiler dans des pays avoisinants, plutôt que de subir les nouvelles lois menaçant le monde ecclésiastique. Tristesse… Mais ce n’est pas pour chômer que ces moines trappistes immigrent ! En effet, ils se mirent au boulot dès qu’ils trouvèrent La Bergerie, ensemble d’exploitations agricoles, emplacement actuel de l’abbaye !

Sans tarder, les travaux commencent. Ils débutent avec la construction de ce qui est pour eux le plus important : l’église, évidemment ! Avec une petite spécificité : les tours de l’entrée seront très hautes, pour montrer le rayonnement de l’église catholique, qui arrive aux Pays-Bas, terre protestante par excellence !  Viennent ensuite les travaux des champs. Très vite, ils se rendent compte que le travail de la terre ne leur permet pas d’être auto-suffisants… C’est alors qu’ils décident de construire une brasserie : et hop, c’est parti, dès 1884 l’aventure brassicole débute !

Une brasserie qui roule !

Les moines remédient alors très rapidement à leurs petits soucis financiers, car leur brasserie fait des étincelles et devient même l’activité principale de l’abbaye ! Les vocations affluent en masse et c’est une période de vraie prospérité que connaît la communauté. Pour avoir un ordre d’idée, l’abbaye accueille 160 moines durant l’entre-deux-guerres. De nouveaux bâtiments sont bien entendus construits pour permettre de loger tout ce monde. Et ce succès leur permet d’ailleurs d’aller essaimer à travers le monde, comme en Indonésie et au Kenya. Elle rayonne dis-donc !

Moine de l’abbaye de Koningshoeven dans l’un des grands corridors de l’abbaye ©AIT

Mais lui succède une période plus tranquille…

C’est après la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1960, que la communauté connaît quelques bouleversements, dus à un certain nombre de changements sociétaux. Cette époque est en effet marquée par une baisse des vocations, et une rigueur monastique qui diminue. Commence alors une période plus calme, face au succès des années qui ont précédé.

Aujourd’hui, on peut dire que la vie monastique de l’abbaye de Koningshoeven a repris du poil de la bête ! On compte une vingtaine de moines venus de sept pays différents, pour continuer à faire vivre la communauté. Elle prospère grâce à son artisanat monastique, basé sur la bière, le fromage et le chocolat !

Un moine de Koningshoeven en train de ranger les bières de son magasin – ©Abbaye de Koningshoeven

Les multiples facettes de Koningshoeven

Vous savez peut-être que les moines trappistes suivent la règle de Saint Benoît, “ora et labora”, prière et travail : et c’est ce qui se fait toujours à l’abbaye de Koningshoeven. Quand ils ne prient pas les sept offices quotidiens, les moines travaillent :

  • aux champs, dont la superficie est maintenant de 160 hectares !
  • à la chocolaterie
  • à la fromagerie, dont leur spécialité est le fromage à la bière
  • à la boulangerie, avec notamment leur pain à la “drèche” (les céréales séchées issues de la brasserie)
  • et à la brasserie bien sûr !

À leurs travaux s’ajoute aussi une dimension Laudato Si’, qui entend protéger notre chère Terre ! Pour cette raison, les moines utilisent un système de récupération des eaux. Ils usent aussi d’ingrédients naturels et même de panneaux solaires pour alimenter la brasserie. De nombreux petits efforts qui font vraiment la différence !

Une rangée de beaux fromages, spécialité fabriquée par les frères de Koningshoeven © ​​Divine Box

Et en ce qui concerne la brasserie ?

On compte cela en siècles désormais ! Eh oui, depuis 1884 les moines de Koningshoeven brassent de la bière. Même si les premières recettes ne sont plus utilisées aujourd’hui, on garde encore de belles traces de leur savoir faire :

  • Création en 1928 de la Trappe Blond, encore d’actualité aujourd’hui !
  • Création en 1991 de la Trappe Quadrupel (première bière “Quadruple” au monde !),
  • Création en 2010 de la Trappe Puur, la seule bière trappiste bio

Et cela sans compter les nombreux prix reçus à des concours. Leur secret ? Sans doute leur origine monastique ! Car le label “Authentic Trappist Product”, qui figure sur chacune de leurs bières, garantit une production réalisée au sein de l’abbaye, par des moines ou sous leur supervision, et dont les bénéfices font vivre la communauté et des œuvres caritatives. Pas mal, non?

L’abbaye de Koningshoeven produit une collection de bières appelées “La Trappe”. © Abbaye Koningshoeven

Découvrir les bières de Koningshoeven

Si vos pas vous mènent un jour jusqu’aux Pays Bas, n’hésitez pas à faire escale à l’Abbaye Notre-Dame de Koningshoeven : Eindhovenseweg 3, 5056 RP Berkel-Enschot. Notez que les dégustations sont offertes sur place ! Sinon, cliquez ici pour acheter en ligne les bières trappistes de l’abbaye de Koningshoeven