Paris Vox – Le Cercle Pouchkine reçoit jeudi 27 février Nikola Mirkovic pour une conférence intitulée :“Le Kosovo : histoire d’un martyr serbe”. A l’occasion de cette conférence, Paris Vox a rencontré Nikola Mirkovic afin de faire un point sur la situation des serbes au Kosovo.
PV – En quoi le Kosovo doit parler aux citoyens français ?
NM: En ce moment même le président de la république Emmanuel Macron met en garde contre le « séparatisme islamique » sur le territoire français. Il y a peu de temps le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, disait : « Aujourd’hui on vit côte à côte… Je crains que demain on vive face à face. »
Après avoir encouragé la guerre civile dans l’ex-Yougoslavie, la France se retrouve confronté aux mêmes problèmes que les Serbes dans les années 1990. Plus personne aujourd’hui ne peut dire qu’un scénario de type balkanique est impossible en France. C’est triste mais c’est la réalité.
Le Kosovo doit parler aux citoyens français car ce qui s’est déroulé au sud de la Serbie peut un jour se dérouler en France si les Français ne réagissent pas rapidement.
Quelle est la situation des Serbes qui vivent actuellement au Kosovo ?
La situation est très difficile. Les bombardements de l’OTAN en 1999 ont fait fuir 200 000 Serbes de la région. 150 églises ont été détruites. Il ne reste que 150 000 Serbes éparpillés dans quelques petites villes et essentiellement dans des enclaves où ils sont clairement des citoyens de seconde zone. Mille Serbes ont été assassinés depuis la campagne de l’OTAN et un bilan du ministère des affaires étrangères américain de 2018 fait état d’une attaque anti-serbe tous les deux jours au Kosovo.
Voilà le résultat de l’ingérence de l’OTAN dans l’ex-Yougoslavie. Une catastrophe totale. Les Serbes qui restent sont héroïques, ils refusent de partir malgré les pressions et les attaques. Ils sont impressionnants mais ont besoin de notre aide car ils sont clairement en infériorité numérique.
Comment peut-on les aider ?
Il faut en parler, s’informer, rappeler cette situation catastrophique au milieu de l’Europe du XXIe siècle. On peut aussi prier pour eux évidemment et les aider matériellement grâce à l’association Solidarité Kosovo. Cette association œuvre en faveur des Serbes du Kosovo depuis 15 ans et finance des projets sur place pur que les Serbes puissent y rester et vivre dignement. Solidarité Kosovo a financé de nombreuses fermes qui permettent le développement d’une véritable économie locale créatrice d’emplois et de stabilité. Vous pouvez en savoir plus à cette adresse : http://solidarite-kosovo.org
Après un premier ouvrage de référence, « Le Martyre du Kosovo », vous êtes le coauteur d’une nouvelle bande dessinée « Bienvenue au Kosovo ». Pourquoi avoir choisi ce support ?
J’aime le 9e art et je me suis dit que ça serait un support nouveau et intéressant pour parler du Kosovo et de la Métochie. Cette BD n’est pas un résumé historique du Kosovo mais une histoire contemporaine qui se déroule au Kosovo en guerre. J’ai voulu montrer la complexité de la situation et la réalité des relations humaines en temps de guerre. J’ai aussi voulu montrer qu’une approche manichéenne était tout simplement impossible et que la guerre du Kosovo est loin d’être terminée.
Comment peut-on se procurer la BD ?
La BD est en vente dans toutes les librairies et sur tous les grands sites de commerce en ligne. Je recommande toujours d’aller la chercher chez son libraire de quartier.
Plus d’informations sur la conférence
- “Le Kosovo : histoire d’un martyr serbe” par Nikola Mirkovic
- jeudi 27 février à 19h15
- 120 avenue des Champs Elysées, porte droite, 3eme étage, porte gauche
- Tenue correcte exigée
- Participation financière de 5€ – Gratuit pour les étudiants (-30 ans)
- Inscription obligatoire en suivant ce lien