Les moines de l’abbaye de Fleury : dignes héritiers de saint Benoît et de bons bonbons !

Les moines de l’abbaye de Fleury : dignes héritiers de saint Benoît et de bons bonbons !

Paris Vox – Nous sommes à l’abbaye de Fleury, située à Saint-Benoît-sur-Loire, non loin d’Orléans… Forte d’une histoire vieille de 1400 ans, l’abbaye abrite aujourd’hui une communauté de 32 moines bénédictins et est aussi bien connue pour ses bonbons surnommés “moinillons”…  Ça ne vous dit rien ? Alors, en avant, Divine Box vous en dit plus sur cette abbaye et ses petits bonbons !

L’extérieur de l’abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire © La Croix

Un début sur les chapeaux de roues !

Tout commence en 630 quand deux groupes de moines vivant à cent mètres l’un de l’autre, à côté d’Orléans, finissent par fusionner pour donner l’abbaye de Saint-Pierre de Fleury, premier nom de l’abbaye. Mais ce nom là ne va pas rester le même très longtemps… En effet, Mommolin, le deuxième abbé de Fleury, va avoir une vision mystique de saint Benoît. Il nomme alors Aigulfe, un de ses moines, à la tête d’une expédition en Italie pour rapporter à l’abbaye de Fleury le corps de saint Benoît. Ce dernier repose en effet à l’époque dans le monastère abandonné du mont Cassin. Ni une ni deux, les reliques de saint Benoît arrivent alors à l’abbaye de Fleury dès 655 ! L’abbaye est tout de suite renommée Saint-Benoît de Fleury. Logique ! L’abbaye connaît alors un rayonnement rapide.

Les reliques de saint Benoît sont encore précieusement gardées par les moines – © Divine Box

Mais les difficultés arrivent…

En effet, la suite n’a pas toujours été toute rose pour l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire…! Dès le IXe siècle, l’abbaye souffre des invasions normandes : entre pillages et incendies, ça ne s’arrête plus ! Les moines arrivent quand même à mettre à l’abri les reliques de saint Benoît, c’est déjà ça… Le monastère, quant à lui, est en ruine… Il faudra attendre que tout ça se calme pour que la restauration des bâtiments puisse réellement commencer !

Bien plus tard, à partir du XIVe siècle, les moines subissent encore de nombreuses difficultés. Des bâtiments sont en effet démolis et incendiés par les anglais durant la guerre de Cent Ans ! Résultat : en 1415, les moines ne sont plus que 24 sur place, ce qui n’est pas bien glorieux pour l’époque !

Nouvelle difficulté pour l’abbaye, à la fin du XVe siècle, le régime met à sa tête de grands seigneurs, à priori très détachés de l’exigence spirituelle de la vie monastique : ce sont les abbés commendataires. Le relâchement de la discipline vient tout naturellement… Ensuite, les nombreux conflits et pillages des Guerres de Religion (1562-1598) ne vont faire qu’empirer les choses. L’abbaye de Fleury est ainsi ruinée, et les effectifs s’effondrent. Enfin, la Révolution donne le coup de grâce à l’abbaye de Fleury, mettant ainsi fin à près de douze siècles d’histoire ! Les derniers moines, déjà peu fervents, quittent l’abbaye, qui devient pour certaines personnes peu scrupuleuses une carrière de pierres. Triste sort pour une abbaye autrefois si rayonnante !

Faux espoir en 1850, lorsque l’évêque d’Orléans manifeste le désir de restaurer la vie bénédictine à Fleury, sans y parvenir… La bonne nouvelle arrive finalement en 1935 quand la communauté de la Pierre-Qui-Vire, rentrée d’exil quinze ans plus tôt, rachète les terrains de l’abbaye de Fleury, et y envoie ensuite 13 moines en octobre 1944 ! Les reconstructions des bâtiments peuvent enfin commencer. Chouette !

Les bâtiments de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire © D. Chauveau – Conseil Général du Loiret

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, 32 moines bénédictins vivent au sein de l’abbaye selon la règle de saint Benoît : « Ora et Labora » : Prière et Travail. Côté prière, les moines chantent 6 offices par jour (premier office à 6h30), et côté travail et artisanat monastique, ils n’ont pas le temps de s’ennuyer ! En effet, entre les touristes (plus de 100 000 par an), la fabrique de bonbons artisanaux, la peinture sur porcelaine, la boutique, l’hôtellerie, les tâches ménagères et la cuisine… il y a du travail pour tout le monde ! 

Les moines suivent la règle de saint Benoît, lue et commentée chaque matin par le Père Abbé © Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire

Les “moinillons”…

Parmi toutes ces activités, la spécialité de l’abbaye est la fabrication de bonbons, avec notamment les “moinillons” ! C’est le père Bruno, à l’époque supérieur de la communauté et fils d’un confiseur, qui a eu l’idée en 1953 de créer l’atelier de bonbons. Depuis bientôt 70 ans donc, les moines de l’abbaye de Fleury fabriquent ainsi à la main de A à Z ces bonbons, dont le nom “moinillons” fait référence à leur forme quelque peu originale ! D’ailleurs, ces “moinillons”  sont déclinés en trois formes : les trois attitudes de prière avec, sur chacune d’elles, les lettres SB pour Saint Benoît. Mais ils fabriquent aussi des bonbons aux formes plus classiques au miel, et même des pastilles miel sapin ! Miam !

Aujourd’hui, Saint-Benoît-sur-Loire est la seule abbaye qui produit des bonbons 100% faits à la main, car le processus est plus compliqué qu’on ne le pense… Enfin la seule, pas tout à fait, puisque l’abbaye de Fleury est même en train de former une autre abbaye pour lancer sa production : c’est vous dire le savoir-faire de confiseurs que les moines ont acquis !

Les moules utilisés pour fabriquer les “moinillons” © Divine Box

Vous vous laissez tenter ?

Si vous cherchez des bonbons originaux (et bons!), vous savez où aller ! Direction l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire : Place de l’Abbaye, 45730 Saint-Benoît-sur-Loire (il y a une chouette boutique sur place !). Sinon, si vous ne pouvez pas vous y rendre, vous pouvez cliquer ici pour acheter en ligne certains des bonbons de l’abbaye de Fleury ! Il y a également une hôtellerie au sein de l’abbaye : la porte est grande ouverte aux personnes souhaitant se ressourcer ou se recueillir, par exemple les jeunes !