Paris Vox – Début mars, au château Médiéval de Château Thierry, a eu lieu le championnat de France d’un « sport » en plein développement actuellement en France et dans notre région : le Béhourd. Pour ceux qui ne sont pas encore au fait, il s’agit ni plus ni moins d’un tournoi de chevaliers en armure et à pied, dans le plus pur style du XIVeme siècle. Béhourd signifie « fracas » en ancien Français et c’est en effet un nom bien choisi à la vue de cet étourdissant tournoi. Une centaine de chevalier venus des quatre coins de la France, regroupé en bannerets, venant revendiquer le titre national, se sont joyeusement étrillés, selon des règles cependant bien précises. Il serait fastidieux d’énumérer toutes les règles du tournoi (on peut se référer au site: http://www.combatmedieval.com ) mais elles sont tout de même assez strictes : un chevalier a vite fait de se retrouver sur le banc de touche pour une amure non valable ou un geste inapproprié.
Les combats se déroulent à 1 contre 1, 5 contre 5 et même 21 contre 21 … Bref, tous ces participants défoncent joyeusement à coup d’épée, de bouclier , d’hast ( sorte de grande hache) et autres coups de tête ! Mais n’allez pas croire qu’il n’y ait aucune technique ni subtilité : ainsi on a pu voir un petit main se faufiler pour attaquer un grand costaud par derrière alors que ce grand balèze était en train de retenir deux combattants contre une barrière.
Un chevalier est éliminé dès que, à bout de force et fatigué, il tombe ou pose un genou à terre. Si vous demandez à un participant ce que cela fait d’être sous une armure, il vous demandera si vous avez déjà essayé de respirer dans un sac plastique … Un truc auquel je n’ai jamais pensé quand je jouais aux chevaliers avec les frangins.
Sous le poids de superbes armures étincelantes, les champions ont le pas lourd lorsqu’ils rentrent dans la lice mais dès que l’arbitre (oui, il y en a un…) donne le signal, c’est une véritable explosion d’énergie qui projette les corps contre les autres.
On a beau se battre comme des brutes, on n’en est pas moins des hommes de coeur, et les spectateurs seront émus de voir les combattants s’embrasser comme des frères à l’issu de ces terribles duels.
Respect et camaraderie sont de règle entre les adversaires. On a ainsi pu voir un écuyer offrir un bout de lanière de cuir pour raccrocher un bout d’armure à un chevalier de l’équipe adverse.
Le temps que l’arbitre compte les points, que les filles mettent du sparadrap sur les bobos, le public pouvait goûter aux délices d’une délicieuse bière très artisanale sous une tente moyenâgeuse.
Un beau spectacle et des spectateurs ravis, que demander de plus ? Dans les tribunes, on hurle le nom d’un ami ou d’une équipe. On fait des « Hoo » des « Haaa » admiratifs ou effarouchés au rythme des coups donnés et reçus…. Un public familial et bon enfant, que l’on sent attaché à l’histoire et à ses racines. Pas exactement le même que celui que l’on croise dans les tribunes des stades de de foot… Et c’est tant mieux.
Loy de Salers