Des sénateurs veulent museler internet

Des sénateurs veulent museler internet

Paris Vox – Quelle urgence à l’heure où le terrorisme islamiste frappe de plus en plus durement notre sol ? « Limiter la liberté d’expression sur internet ! » répondent François Pillet, Sénateur (LR) du Cher et Thani Mohamed Soilihi, Sénateur (PS) de Mayotte.


 

Les deux sénateurs ont en effet rendu un rapport sur « la liberté de la presse à l’épreuve d’Internet » dans lequel ils préconisent une censure qu’ils nomment « régulation ». Les élus proposent rien de moins que de revenir sur la loi fondamentale de 1881 sur la liberté de la presse qu’ils jugent « totalement inadaptée » au monde numérique.

Dénonçant un univers où « ceux qui se prennent pour les détenteurs de la vérité, ceux qui peuvent être des ingénieurs autoproclamés, ceux qui n’ont jamais eu les capacités de devenir journaliste et qui néanmoins interviennent sur Internet » détiennent un pouvoir d’information et de diffusion « de plus en plus important », les deux sénateurs ont donc établi 18 propositions pour remédier à ce qu’ils considèrent comme une « dérive ». Que l’information ne soit plus du seul ressort des médias officiels subventionnés ou appartenant à des grands groupes industriels ou financiers, voilà en effet un beau scandale auquel il convient de mettre rapidement un terme!

Principale proposition, l’allongement des délais de prescription concernant l’injure et la diffamation sur Internet. Actuellement, cette prescription est de trois mois après la publication du message incriminé, les auteurs du rapport voudraient la porter à un an après la suppression du dit message, ce qui permettrait, de poursuivre l’auteur d’un article publié en 2001 mais toujours disponible sur la toile en 2016.

Par ailleurs, les sénateurs veulent clairement une plus grande judiciarisation du net avec davantage de poursuites et de condamnations. Pour eux, la liberté de la presse et la liberté d’expression sont aujourd’hui « excessives » et suscitent des « abus ». Il convient donc de renforcer l’arsenal répressif. Le rapport a semble-t-il été très bien accueilli par le Sénat, ce qui ne manque pas d’être inquiétant pour l’avenir des libertés individuelles.