Alain de Benoist déconstruit les droits de l’homme

Alain de Benoist déconstruit les droits de l’homme

Paris Vox – Ce mercredi 4 mai à Paris, Alain de Benoist s’est offert une nouvelle salle comble à l’occasion de sa conférence sur les droits de l’homme au Falstaff café dans le 11ème arrondissement de la capitale. Devant un public nombreux et attentif, l’auteur de l’ouvrage Au-delà des droits de l’homme pour défendre les libertés (éditions Pierre-Guillaume de Roux) a brillamment exposé l’envers de cette idéologie à la fois « dogme sur lequel on ne peut pas discuter » et « dernière religion civile en date de notre siècle ».

Le conférencier a décortiqué cette thématique à travers quatre axes majeurs : le droit, l’histoire, la culture et la politique.

Il a rappelé que les fondements de l’idéologie des droits de l’homme puisaient leur force dans le droit naturel moderne, dont le caractère moral, subjectif, universel et contractuel s’opposait en tous points au droit naturel classique qui lui, visait simplement à déterminer le bon partage qui doit exister entre les hommes, l’équité, la juste part qui doit être attribuée à chacun. Alain de Benoist est également revenu sur le caractère religieux de l’idéologie des droits de l’homme dont l’origine remonte bien avant la fameuse Déclaration de 1789 avec la logique kantienne c’est-à-dire la légitimation des droits de l’homme par la nature humaine qui laisse libre court aux exigences morales, aux idéaux humains. L’auteur a par ailleurs expliqué que c’est dans cet esprit que s’est développé le droit d’ingérence qui sert encore de prétexte pour l’Occident pour mener des guerres partout dans le monde sous couvert d’humanitaire. A ce titre, il a justement mentionné que l’on allègue souvent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes comme principe intrinsèque des droits de l’homme alors qu’il s’agit en réalité d’un « alibi idéologique pour au contraire effacer la riche diversité humaine ». Les droits de l’homme sont donc une construction purement occidentale établie afin de créer puis d’uniformiser, dans la lancée du monde ultralibéral des années 1970, l’homme marchand formaté par des mondialistes inféodés à la religion des droits de l’homme. Loin de tomber dans une vision tyrannique et oppressive du concept étudié, Alain de Benoist a plaidé pour une « reconquête des véritables libertés humaines », celles qui ont façonné l’Europe depuis ses origines, pour étayer sa critique des droits de l’homme. Pour lui, c’est par « un retour au politique » que nos sociétés déshumanisées seront sauvées de l’idéologie dominante des droits de l’homme.

Dans une ambiance studieuse mais détendue, la soirée s’est soldée par un débat entre des participants très impliqués, et un conférencier qui a pu apporter des précisions sur ce thème sensible, souvent survolé mais très peu exploré.