Loi anti-pollution ou anti-sociale ?

Loi anti-pollution ou anti-sociale ?

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Paris Vox – La pollution à Paris est un sujet grave et sensible qu’il est normal que l’équipe municipale d’Anne Hidalgo saisisse à bras le corps. Déclarée « priorité absolue » par le maire socialiste, la « lutte contre la pollution » entrera, à partir du 1er juillet prochain, dans une nouvelle phase coercitive, préparée jusque là par un certain nombre de campagnes de « prévention » et de « sensibilisation ».
Première et principale cible des mesures imposées par la Mairie : les automobilistes et utilisateurs de deux roues à moteurs. Mais attention, pas n’importe lesquels : les plus modestes d’entre eux. Et c’est bien là que le bât blesse…
Si la volonté « d’éradiquer » les véhicules les plus polluants des rues de Paris peut paraître légitime et justifiée, on se rend bien vite compte, en se penchant sur le détail des mesures et notamment des interdictions de circulation, que les usagers les plus « impactés » seront, encore une fois, les classes populaires et moyennes inférieures roulants dans des véhicules anciens, non pas par plaisir ou goût du « vintage », mais simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer des véhicules neufs respectant (officiellement du moins) toutes les normes dites « écologiques ».
Ainsi, dès juillet 2016, les véhicules particuliers et utilitaires légers, diesel ou essence, antérieurs à 1997, ainsi que les deux-roues motorisés antérieurs à 2000 ne seront plus autorisés à circuler en semaine à Paris. Par la suite, ce sont les véhicules de classe 2, 3 et 4 (soit tous ceux antérieurs à 2010) qui seront peu à peu interdits.
Ainsi, les travailleurs modestes, déjà chassés de Paris par la spéculation immobilière et des loyers exorbitants, seront-ils contraints – s’ils ne peuvent remplacer leur vieux véhicule – de se rendre au travail en utilisant des transports publics déjà surchargés et souvent inadaptés.
Avec ces mesures donc, le bobo circulant en 4×4 250 chevaux neuf, rutilant, toutes options, la climatisation à fond les ballons pour faire son shopping entre le 7e arrondissement et le Marais sera en parfaite conformité avec la « politique anti-pollution » d’Anne Hidalgo, tandis que l’artisan se rendant à l’atelier en vieille camionnette ou l’employé prenant son antique205 pour faire le trajet entre sa lointaine banlieue et son bureau parisien seront pourchassés comme des criminels et sanctionnés comme tels….
Etonnante configuration dans une ville dirigée par de prétendus « socialistes »…